Jean-Luc Lecomte, secrétaire départemental, a formulé dimanche 29 janvier, des vœux offensifs pour l’année 2017. Une année de résistance et d’espoir qui doit se transformer en la victoire de la gauche de transformation sociale, celle qui ne renonce pas, celle qui fera ce qu’elle promet, celle qui saura non seulement se battre mais aussi justifier de l’incapacité et de l’inutilité de la droite et de l’extrême droite à répondre aux problèmes des gens. Pour cela, des campagnes jumelées s’organisent dans les 5 circonscriptions de notre département : un soutien actif au candidat Jean-Luc Mélenchon et des candidats PCF-FDG pour renforcer le groupe communiste et Républicain à l’Assemblée Nationale.
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les responsables syndicaux et associatifs,
Mesdames et Messieurs les représentants de la presse,
Chers amis et chers camarades,
Après avoir remercié Monsieur le Maire de Gravigny pour son accueil, je souhaite commencer cette cérémonie par un hommage à notre camarade Raoul CLOUET, décédé le 28 décembre dernier à l’âge de 94 ans. Ancien Secrétaire fédéral de notre Parti et à l’initiative de la construction de notre siège départemental, la Maison des Libertés, fondateur de Regards sur l’Eure dont il était toujours le directeur de publication, Raoul était un homme simple, modeste, toujours serein en apparence mais de tous les combats. C’était un militant de la paix, un rassembleur, un défenseur acharné des plus faibles, un élu disponible, efficace et respecté.
Maire-Adjoint d’Evreux à la culture et artisan de la victoire de l’équipe de Roland Plaisance en 1977, il a joué un rôle décisif dans la mise en place du bulletin municipal « Evreux notre Ville ». Il aura été toute sa vie et jusqu’à la fin un communiste déterminé à reprendre avec notre peuple le pouvoir économique au capitalisme qui sème partout la guerre et la misère.
En vous présentant , au nom des communistes de l’Eure, tous mes vœux de santé , de bonheur, de progrès social et de paix pour 2017, je souhaite ce matin vous présenter le livre « La France en commun » avec lequel le Parti communiste livre au débat citoyen sa contribution pour l’élection présidentielle et les élections législatives, afin de déjouer le scénario d’un duel entre la droite extrême et l’extrême droite et de contribuer à la construction d’une nouvelle majorité politique à gauche.
L’épidémie de grippe que nous connaissons aujourd’hui révèle, une fois de plus, d’Evreux à Pont-Audemer et à Bernay, de Gisors à Vernon, la situation catastrophique de l’hôpital public, victime de logiques financières qui le privent des moyens humains indispensables et rendent insupportables les conditions de travail des personnels de santé.
Menacée de privatisation par Fillon et attaquée dans son universalité par le FN, la protection sociale et l’accès aux soins est au cœur de la campagne présidentielle.
Nous portons dans cette campagne le renforcement de la Sécurité sociale dans chacune de ses branches, en martelant que le déficit dont on nous rebat les oreilles n’atteint même pas la moitié de la fraude fiscale que dénoncent, preuves en main, les parlementaires communistes Alain et Eric Bocquet.
Nous proposons l’extension de la protection sociale au domaine de l’emploi, autre préoccupation majeure de notre peuple.
Qu’il s’agisse de notre proposition de sécurisation de l’emploi et de la formation ou du salaire à vie, en totale contradiction avec la loi El Khomri qu’il est urgent d’abroger, c’est bien en répartissant autrement les richesses créées par le travail, entre le profit (accaparé par quelques-uns) et le salaire, cotisation sociale comprise (dont la part a reculé de 10 % du PIB en trente ans, soit 240 milliards par an aujourd’hui), que nous permettrons que personne ne passe par la case chômage.
Nous proposons de développer l’emploi industriel en produisant autrement avec la création d’un million d’emplois dans les filières d’avenir, des énergies renouvelables à l’automobile propre, des transports urbains et ferroviaires à la rénovation thermique des bâtiments, de l’agriculture paysanne à l’aérospatiale, à la navale et au numérique.
Nous proposons des droits nouveaux pour les salariés alors qu’aujourd’hui ceux qui défendent leur emploi sont, comme les Goodyear, victimes d’une terrible répression.
Nous proposons une hausse des salaires et des retraites avec un SMIC en augmentation de 15% sur 3 ans pour aller vers 1800 euros par mois et le passage aux 32 heures sans perte de salaire.
Nous proposons la retraite à 60 ans à taux plein, avec un montant en augmentation de 15 % sur 3ans pour aller vers un minimum de retraite au niveau du SMIC.
Nous proposons l’égalité femmes-hommes, notamment salariale et professionnelle.
Nous proposons d’agir concrètement contre l’insupportable pauvreté qui frappe 9 millions de personnes dans notre pays.
OXFAM vient d’ailleurs de révéler que les huit personnes les plus riches du monde détiennent autant de richesses que la moitié de toute l’humanité.
Nous proposons la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité et l’interdiction des coupures d’énergie et d’eau et des expulsions locatives pour cause de précarité.
Alors que la candidate du FN, une riche au service des riches, fait ses choux gras de leur recul, nous proposons d’agir en faveur des services publics, de la santé à l’école de l’égalité, en poursuivant la lutte pour la défense et le développement de nos hôpitaux de proximité et celle contre la fermeture de trois collèges dans notre département, de la culture à l’éducation populaire, du logement à La Poste et aux transports.
Oui, quand on considère les profits des actionnaires, l’argent gaspillé dans le CICE, la fraude fiscale, l’argent existe dans notre pays pour les services publics.
Alors que les guerres dans lesquelles notre pays est souvent engagé se multiplient, que les populations civiles, les femmes et les enfants en sont les premières victimes, nous proposons de promouvoir la culture de la paix pour en finir avec le chaos mondial.
Nous proposons de remettre enfin l’humain au cœur des politiques européennes avec comme première mesure l’abrogation du traité budgétaire européen.
Quand de l’autre côté de l’Atlantique, le président Trump assoit avec lui dans le fauteuil du bureau ovale les intérêts du grand capital, attaque l’avortement et les droits des femmes, libère la parole raciste dans un pays où chaque semaine des policiers tuent déjà des hommes parce qu’ils sont noirs, construit des murs, refoule les réfugiés et défend avec cynisme les intérêts égoïstes des plus puissants, le monde a besoin d’une France qui reprenne la marche en avant de tous les droits humains.
C’est en portant sur le terrain ces propositions que nous soutenons la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la Présidentielle et présentons des candidates et des candidats de rassemblement dans chaque circonscription législative.
Oui, nous voulons reprendre le pouvoir sur la finance et nous déclarons avec Aragon :
« Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché »
Les candidats communistes, du Front de gauche, femmes et hommes engagés dans les combats progressistes, partenaires politiques de diverses sensibilités de gauche, ont une conviction :
Une République nouvelle doit naître. Une République où les citoyens se sentent à nouveau pleinement respectés, une VIe république qui renouvelle profondément les institutions et donne un nouveau souffle à la vie politique. Et cet enjeu majeur, c’est un enjeu commun aux deux grandes échéances, présidentielle et législatives. Car changer le locataire de l’Élysée ne sera rien si la confiscation actuelle du pouvoir se poursuit.
La Ve République agonise. Elle est née en 1958, il y aura bientôt soixante ans, dans un tout autre monde. Depuis le jour où les forces réactionnaires l’ont imposée dans une France enlisée dans la guerre d’Algérie, elle n’a cessé de dériver vers ce qui n’est aujourd’hui qu’une monarchie présidentielle totalement inadaptée aux exigences démocratiques du XXIe siècle.
Avec le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, le présidentialisme a fini par triompher. Résultat, si en 1978, l’abstention aux élections législatives était à hauteur de 15 %, elle atteignait 45 % lors du dernier scrutin en 2012 !
Aujourd’hui, le temps est venu d’une nouvelle République du XXIe siècle qui reconstruise le pouvoir des citoyens.
85 % de nos compatriotes estiment que les responsables politiques ne tiennent pas compte de leurs avis ? Comment les en blâmer quand ils sont une majorité à avoir refusé le traité constitutionnel européen en 2005, un traité dont ils constatent aujourd’hui les dégâts et que ce vote a été méprisé par les dirigeants des deux quinquennats écoulés ? Comment les blâmer quand ils sont une écrasante majorité en 2016, au premier rang les jeunes, à refuser dans la rue la loi El Khomri et que leur magnifique mobilisation est bafouée par le 49-3 ?
Mais la gauche républicaine est bien vivante. C’est elle qui a mis en échec le projet insensé de la déchéance de nationalité pour les binationaux.
Oui, nous sommes les héritiers des Républicains de l’An I qui en 1792 mirent fin à la monarchie et aux privilèges ! Nous sommes les héritiers des communards de 1871 qui voulurent une démocratie pleine et entière !
Nous sommes les héritiers des artisans de la loi de 1905 qui fonda la République laïque moderne. Nous sommes les héritiers des résistants de la Seconde guerre mondiale qui bâtirent les fondements d’une démocratie sociale avec le programme du Conseil national de la Résistance (CNR). Nous voulons une sixième République, un nouveau pacte républicain pour une France en commun.
C’est pourquoi nous impulserons un processus pour aboutir à la rédaction d’un nouveau projet de Constitution soumis à référendum.
Les grands principes qui guideront cette réinvention démocratique, nous les porterons dans la campagne présidentielle avec notre candidat Jean-Luc Mélenchon, et avec tous nos candidats aux élections législatives.
Nous voulons sortir du présidentialisme.
Le « domaine réservé » du Président doit être supprimé et toutes les décisions, tout comme l’action du gouvernement, doivent être placées sous le contrôle du Parlement.
L’élection du Parlement doit retrouver la primauté et être dissociée de la présidentielle.
Nous supprimerons le 49-3, les votes bloqués, l’usage à répétition des ordonnances.
Nous voulons faire à nouveau entrer le peuple, tout le peuple, au Parlement.
Nous voulons un Parlement à l’image de notre société, où la voix de chacune, de chacun comptera pour un. Nous mettrons en place la proportionnelle intégrale à toutes les élections, avec obligation de parité. Nous accorderons le droit de vote et d’éligibilité à tout citoyen qui choisit de résider et de vivre sur le sol français, quelle que soit sa nationalité.
Nous limiterons le cumul et le renouvellement des mandats en accordant un statut de l’élu qui permette à un-e salarié-e – ouvrier, ouvrière, employé-e, agent de maîtrise, cadre, technicien-ne, ingénieur-e , cadre, professionnel-le de santé, enseignant-e…- comme les autres, d’exercer un mandat et de voir garanti son retour à l’emploi dans une continuité de revenus et de droits.
Nous voulons un Parlement où la voix du peuple fasse la loi.
Nous voulons un Parlement éthique, respectueux de l’intérêt général, indépendant des intérêts privés.
Alors que l’affaire Pénélope Fillon défraie la chronique, le contrôle des conflits d’intérêts doit être renforcé.
Mais attention au « tous pourri ». Le Parlement n’est pas peuplé d’emplois fictifs, loin de là. Et si certains veulent dénoncer les privilèges et l’emprise de l’argent sur le pouvoir, qu’ils regardent aussi du côté de l’évasion fiscale, des salaires des grands patrons, des parachutes dorés, des retraites chapeaux… autant de privilèges indécents qu’il serait plus que temps de mettre hors la loi et au plus vite !
Nous voulons une grande République Sociale, une République de la démocratie économique, une République qui refonde les pouvoirs citoyens dans la cité et dans l’entreprise.
En abrogeant la loi El Khomri du gouvernement Valls-Hollande, la nouvelle majorité que nous voulons construira une grande loi de démocratisation sociale, qui mettra en son cœur de nouveaux droits sociaux et des droits d’intervention dans la gestion des entreprises.
Les pouvoirs doivent changer de mains et ceux donnés aux citoyens et aux salariés doivent prendre le pas sur ceux de la finance qui gangrènent notre démocratie. La voilà, la véritable révolution politique !
C’est en donnant de nouveaux droits à la société dans son ensemble, aux salariés, aux syndicats, aux lanceurs d’alerte que nous récupérerons les 80 milliards de l’évasion fiscale, que nous contrôlerons l’utilisation du CICE, des dividendes et de l’argent des banques.
C’est en donnant de nouveaux droits aux citoyens que nous développerons l’initiative législative venue de la société et non de la finance.
C’est en protégeant les données numériques par la loi que nous protégerons nos libertés, et empêcherons la privatisation de nos vies.
Et la modernité au XXIe siècle, ce n’est sûrement pas de donner les pleins pouvoirs présidentiels au banquier Macron, comme si les banques et la finance n’avaient pas assez de pouvoirs.
Nous demandons d’ailleurs la nationalisation de BNP-Paribas et de la Société générale.
La modernité, c’est une République des pleins pouvoirs citoyens.
Nous n’avons pas besoin de députés fillonistes pour sacrifier la Sécurité sociale, de députés macronistes pour voter une nouvelle loi d’ubérisation du travail, de députés lepénistes pour fouler aux pieds les valeurs de la République.
Nous avons besoin de députés qui auront l’égalité au coeur.
Nous voulons une République, qui, comme l’affirmait Robespierre, puisse « rendre les hommes heureux et libres par la loi ».
Nous voulons une République qui inscrive dans sa Constitution la lutte contre toutes les discriminations, le droit à l’avortement, les droits LGBT, qui proclame dans son article premier, non pas qu’elle « favorise » l’égal accès des femmes et des hommes à toutes les responsabilités mais qu’elle le « garantit ».
Nous voulons une République qui reprenne le chemin de la décentralisation des pouvoirs, de la décentralisation territoriale, qui replace la commune au centre de la vie démocratique, qui rétablisse la clause de compétence générale à tous les niveaux de collectivités locales.
Nous voulons une République qui dit que, où que l’on soit né, on a les mêmes droits. Et qu’importe nos origines, notre religion ou notre absence de religion, notre couleur de peau, nous sommes toutes et tous indispensables à l’émancipation humaine.
C’est ça la VIe République que nous voulons construire !
Enfin nous nous y engageons, aucun de nos députés ne sera un député godillot, un député soumis à la finance, aux lobbys, aux pressions des intérêts privés, aux injonctions présidentielles. Nous rendrons des comptes au peuple et à personne d’autre.
Nos groupes parlementaires sont les seuls à être composés d’élus du peuple venus du peuple !
La présence de ces élus au Parlement est indispensable. Leur travail est salutaire. Ils ont tenu les engagements pris devant les électeurs en 2012 quand tant d’autres ont failli.
Et pour la prochaine mandature, plus les parlementaires communistes et Front de gauche seront nombreux, plus la parole populaire sera forte ! Sans eux, vous seriez sans voix dans l’hémicycle, là où s’écrivent et se votent les lois ! Pour terminer mon propos, je vous appelle à continuer à vous mobiliser pour sauver l’Humanité qui est le seul quotidien à se faire l’écho des luttes et des propositions alternatives fruits de l’intelligence collective.
Enfin, je citerai le Député Victor Hugo qui affirmait dans « Les châtiments » :
« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, ce sont
Ceux dont un dessin ferme emplit l’âme et le front »
Meilleurs vœux à toutes et à tous.