A Évreux aussi la culture doit vivre !

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Le 1er février 2016, sous l’autorité de monsieur Guy Lefrand, Maire d’Evreux, le conseil municipal va voter les attributions de subvention aux associations de la Ville.

Le théâtre Méga-Pobec, sa compagnie et son lieu, seront radicalement éliminés du paysage culturel de la cité. Paysage culturel dans lequel ils sont inscrits depuis plus de trois décennies. Deux mesures seront présentées ce soir-là : la suppression totale et entière de la subvention annuelle, et la rupture des conventions entrainant la fermeture du lieu, chapelle de la cavée Boudin. Autrement dit, la suppression, sans préavis ni mesures d’accompagnement, de l’ensemble des aides de la Ville.

Radicalité et violence de ces mesures trancheraient net la vie de la compagnie.

15. C’est le nombre de minutes qui ont été suffisantes, il y a une semaine, à l’adjoint aux associations et à l’aide aux victimes (sic), accompagné de l’adjoint à la culture et au patrimoine culturel (re-sic), pour expédier l’annonce de ces mesures.

36. C’est le nombre d’années qui ont été nécessaires à la compagnie de son implantation en 1980 à son ancrage actuel sur Evreux.

L’histoire de la compagnie, corrélativement de son lieu, est une aventure humaine issue de la décentralisation théâtrale (la Comédie de Caen) et nourrie de convictions forgées par des principes de l’éducation populaire. Très vite, elle s’installe dans une ancienne Chapelle dont elle assure la restauration à coup de chantiers de jeunes bénévoles, puis l’aménagement et la transformation en petit écrin, véritable salle de spectacle réglementairement apte à recevoir du public. Elle représente dorénavant dans le vocable des dossiers administratifs, une compagnie ayant à charge un lieu. Dans ce lieu, en lien étroit avec ses productions artistiques et théâtrales, elle accueille d’autres compagnies, d’autres artistes associant des disciplines voisines. En résidence de travail, en représentation … et parfois, par vent favorable et temps calme et ensoleillé, il lui arrive de s’associer au financement de productions. Sont également accueillies des initiatives locales relevant du domaine artistique, du champ pédagogique ou social.

La compagnie Méga Pobec et son lieu, le théâtre de la Chapelle, sont parmi les nombreuses initiatives culturelles qui composent le paysage des lieux dits intermédiaires et indépendants, et qui s’inscrivent dans la dynamique des nouveaux territoires de l’art.
Puisant au cœur de la création le sens de leur démarche, l’interrogeant sans cesse, femmes, hommes et lieu travaillent au lent tissage de liens entre l’art, les territoires et les populations. Sur les quartiers, par les villages, dans les rues, les jardins familiaux, les immeubles, les collèges et les lycées, les hôpitaux psychiatriques et les prisons… et même parfois sur les scènes, dans les théâtres dont les Scènes Nationales et notamment celle d’Evreux.

36 ans en 15 minutes. Liquidés, rayés, niés. 36/15. Du gros calibre. Peu usité en temps normal, décomplexé en temps d’urgence. Déflagration à double ressort et à fragmentation lente dont l’effet de dispersion sera aussi difficile à enrayer qu’une coulée d’avalanche.
En France, des équipes, des lieux comme le Méga Pobec, sont dispersés sur les territoires. Ils sont le territoire. Votre territoire. Ils en composent le réseau dans lequel et pour lequel la démarche artistique est le principe actif et le levier d’épanouissement des territoires et des imaginaires de la vie sociale.

Monsieur le Maire d’Evreux, au nom du dynamisme éclairé de la cité, nous vous demandons de préserver les moyens du théâtre Méga Pobec, subvention et aides conventionnées.

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